Il y a un an, pour la première fois, nous présentions un Bordeaux… Nous qui pensions qu’ils étaient la plupart du temps trop chers ou inintéressants, et souvent, malheureusement, les deux à la fois…
Et voilà une rencontre, Julien et son papa Stéphane. Un petit mail qui anime notre curiosité. Ils sont belges et en biodynamie. Une première prise de contact avec Stéphane et une belle surprise : on connait Stéphane par personne interposée. Il fait le même métier que nous, spécialisé en… Bordeaux grand cru, vieux millésimes et vente en primeur. Mais tout ça ne fait pas pour autant des grands vins. Rendez-vous est pris pour déguster. Et là, surprise, les vins sont droits, charnus sans sur-extraction, le fruit est croquant. Le pur merlot du petit Brandeau est tout en souplesse et offre un superbe grain sous la dent. Mais le plus beau reste à venir. La cuvée Château Brandeau fait la part belle au cabernet franc : 20% de celui-ci dans l’assemblage. Il apporte la fraîcheur et des petit tannins serrés qui manquent au merlot. Autre surprise, Franc Jeu , 100% Cabernet Franc ! Comment ne pas être séduit par ce cépage si difficile qu’on adore en Loire et qui donne sur les argilo-calcaires de l’appellation Côtes de Bordeaux – Castillon un vin au caractère étonnant. Les « barriques d’Alice » offre une expression plus classique du merlot à Bordeaux, avec un élevage marqué et une grosse matière. Un beau Merlot qui peut étonner plus d’un même au milieu de grands Saint-Émilion.
Mais comment un belge de 35 ans s’est-il retrouvé là-bas ? Julien a roulé sa bosse au Maroc, en Nouvelle-Zélande, au Québec pour apprendre à vinifier. Il a ensuite posé ses valises à Bordeaux. Au château Clinet (Pomerol), au Château Grand Bireau (Bordeaux et bio), et enfin au Château Meylet (Saint-Émilion grand cru en biodynamie). Le propriétaire du Château Brandeau, Antony King, arrive à l’heure de la retraite. Cet anglais d’origine a fait passer son vignoble d’un seul tenant en bio dès 1993 et cherche une solution pour arrêter de travailler sans pour autant revendre le vignoble.
Les 2 hommes s’entendent pour la reprise du domaine en fermage et l’aventure commence pour Julien. Antony reste sur place et assure (et rassure) Julien par son expérience de terrain. Julien arrive avec une nouvelle idée, mettre en bouteille leur propre production (avant cela, Antony King vendait sa production en vrac) et trouver des circuits de distribution directe. Le premier millésime est déjà exceptionnel, 2015 ! Les suivants seront plus délicats avec de la grêle. Mais l’enthousiasme est là et la motivation intacte.
Ce millésime 2015 est disponible chez VinÔ-Etc. A découvrir !
François
